Algérie : suspension des domiciliations bancaires pour les opérations d’import-export avec la France. Le gouvernement algérien dément. L’affaire semble réglée.
Depuis le 5 novembre dernier, nombre d’exportateurs français ont découvert l’impossibilité pour leurs clients algériens d’ouvrir des crédits documentaires en faveur d’entreprises françaises et de domicilier auprès de leur banques les factures émanant d’exportateurs français.
En clair : l’Algérie semblait avoir boycotté la France, à l’export comme à l’import.
Motif : mesure de rétorsion instaurée après la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental lors de la visite diplomatique au Maroc fin octobre.
Cette mesure aurait été prise à l’initiative de l’ABEF (Association algérienne des banques et établissements financiers) qui aurait donné une instruction informelle aux banques de refuser les domiciliations relatives à des importations/services facturés par des vendeurs français et/ou de produits français et/ou en provenance de France.
Cette mesure a été relayée par un ancien ambassadeur français sur son compte X mais n’a pas fait l’objet d’une publication officielle, ni de la part des banques, ni de la part du gouvernement algérien.
En parallèle, le 6 novembre, la Banque d’Algérie a adressé une note aux banques algériennes annonçant la levée de la suspension des opérations de domiciliation bancaire pour le commerce extérieur avec l’Espagne. Ce pays faisait l’objet depuis 2022 de la même mesure de rétorsion et pour les mêmes raisons, obligeant les entreprises à mettre en place des mesures alternatives.
De son côté, l’ALGEX (agence publique algérienne chargée de délivrer les autorisations de commerce extérieur) aurait averti les importateurs algériens de se tourner vers d’autres fournisseurs, contraignant les opérateurs français et algériens à envisager là aussi des solutions alternatives.
La presse s’est fait l’écho de cette cacophonie et nous informe du démenti formel publié par le Premier Ministre algérien le 7 novembre.
“La cellule de communication du Premier Ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées”. Source : APS/Agence de presse officielle algérienne.
Le Gouvernement algérien reproche par ailleurs à l’ABEF d’avoir pris une initiative qui ne relève pas de ses prérogatives.
Notre commentaire : c’est pourtant cette association qui a porté en 2022 le blocage avec l’Espagne, en l’absence d’écrit officiel. Et c’est aussi un établissement bancaire, la Banque d’Algérie, qui publie la levée du blocage avec l’Espagne…
En conclusion : tout devrait revenir à la normale pour nos exportateurs français qui en sont quittes pour une belle frayeur.
Dernière info CCI : Business France Algérie confirme la levée de la mesure bancaire à compter du 10 novembre 2024.
Les intérêts économiques entre l’Algérie et la France sont forts. Une telle mesure aurait été préjudiciable pour les deux parties.
Merci à Volvo-Renault Trucks Vénissieux et à CCI Lyon Métropole/Saint-Etienne/Roanne pour leur alerte. Merci à nos clients attentionnés pour leurs retours.